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Les Djinns

by Victor Hugo
Poem XVIII in Les Orientales (1828)

Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit !

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.

La rumeur approche.
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s’écroule,
Et tantôt grandit,

Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !… Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond.
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.

C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! – Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !

Cris de l’enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L’horrible essaim, poussé par l’aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! – Leur cohorte
S’envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L’air est plein d’un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.

D’étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s’élève,
Et l’enfant qui rêve
Fait des rêves d’or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte,
Presque éteinte,
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit…
J’écoute : –
Tout fuit,
Tout passe
L’espace
Efface
Le bruit.

English Translation »

Audience members comment on the conversation

Dear Marva:  I cannot tell you how much I enjoyed last Tuesday evening’s program with Claude-Michel Schönberg and Alain Boublil.  The dinner afterward was wonderful as I had the chance to sit directly across the way from the two and engaged in conversation with Claude-Michel about the magic of music creation and composition.  As a fan of both Les Miz and Miss Saigon, it was for me a singular delight.  We even discussed opera and Wagner’s Ring at some length. 

Thank you so much for all you did to bring them here to UVA.  In my mind, you deserve a special medal from the University.

(a UVa supporter)


Hi Marva, You were awesome tonight, and the whole event was a feast of the heart, mind, and soul. Congratulations not only on getting these guys here, but on facilitating such a lively and interesting conversation that brought out their personalities and passions as well as yours. It was one of the most meaningful events I’ve attended at UVA. I’m glad I was able to make it.

(Arts & Sciences faculty member in the humanities)


Dear Mrs. Barnett,  Thank you so much for setting up the talk with Claude-Michel Schönberg and Alain Boublil, and for inviting me to lunch today! It was a truly incredible, once in a lifetime experience, and I am still processing everything I heard today and yesterday. I can’t tell you how much the experience means to me, and how honored I am to have listened to them talk and to have taken this class with you, even if I didn’t realize what I was experiencing at the time.

Thank you!

(2nd-year Arts & Sciences student)


Dear Marva,  This note is to thank you so very much for last evening with Schönberg and Boublil and the University Singers. It was such a brilliant, soulful, and inspiring hour and a half. I felt truly grateful to be part of a university where such moments happen. Thank you for making UVa a better place!

Cheers,

(Arts & Sciences faculty member in the sciences)